Depuis longtemps déjà on savait qu’un jour ils viendraient
Ils ont franchi le Rhône à l’horizon de Montpellier
Une armée de ribauds emmenés par des culs bénis
Faux chevaliers en quête de fiefs et de baronnies
J’entends pleurer Béziers qui rougeoie sous sa citadelle
La mort s’est abattue sur les chemins de Compostelle
A l’ouest, rien de nouveau, Toulouse n’entend pas
Narbonne s’est soumise et Carcassonne est aux abois
Le fracas des combats monte de la plaine occitane
On entend le tocsin amené par la tramontane
Le fleuve est rouge sang, le ciel acier, l’air est trop lourd
La nuit de l’anathème couvre le chant des troubadours
Refrain :
Ma mie de guerre ne reviendrai
Ma mie de guerre ne reviendrai
Prisonnier en mes terres
Dedans mon château
Me voilà dans les chaînes
Sous les brumes du Nord on sent le Languedoc frémir
Du haut de l’Alaric, au loin, ne vois-tu rien venir ?
Comme un vol de faucons lâchés sur la terre cathare
Soudards d’un monde éteint, croisés d’une cause barbare
A mort Montfort ! Ton Dieu est fait à ton image
Incarnation du mal tu te complais dans ce carnage
Tu te crois fort avec l’armée des fossoyeurs d’idées
Pau nous importe, nous n’avons pas peur de tes bûchers
Notre soleil est chaud, notre ciel est azur
Nos mots sonnent plus clair, plus beau, plus pur
Libres entre nos deux mers, adossés à nos Pyrénées
Laissez-nous cultiver l’Amour courtois et l’olivier
Refrain
Un jour, rompant l’exil, ton fils arrivera d’Espagne
Et le vent d’Aragon soufflera enfin des montagnes
De Cabardès, Razès, Corbières et même Minervois
Des seigneurs le suivront pour entamer d’autres combats
Pour défendre sa terre on peut bien être fanatique
Et si nécessaire il faut devenir hérétique
Une vie d’homme ne peut se gagner sans coup férir
L’Occitanie vivra, Trencavel ne doit pas mourir
Refrain